L’art plastique, à la rencontre des jeunes de l’IME Emmanuel Marie de Poissy

Pascaline est plasticienne au Musée Maurice Denis de Saint-Germain-en-Laye et intervient depuis plusieurs années auprès de trois groupes au sein de l’IME Emmanuel Marie. Aujourd’hui et malgré la crise sanitaire, elle continue de leur faire découvrir, notamment en visioconférence, sa passion pour la peinture et l’art en général. Avec en retour, de vraies leçons de vie. Elle témoigne : 

«Dès que je suis arrivée dans cet IME, j’ai été frappée par l’accueil. Dès lors, j’ai compris que je n’allais pas y travailler. J’allais tout simplement rencontrer. Et ils m’ont tous bluffée. Ce sont d’abord eux les artistes car ils font des choses exceptionnelles. Par leur créativité, ils parviennent à faire ressentir tant de choses malgré une absence de langage, pour certains. Je suis très touchée par cela. L’important pour eux, c’est aussi de faire partie intégrante d’un groupe et de le voir».

«Une fois, je leur ai par exemple demandé de s’allonger sur du papier kraft tout en écoutant chanter Philippe Jarrouski. J’ai ensuite délimité, tout autour d’eux, leurs silhouettes, que j’ai découpées et exposées dans le couloir. Ils étaient si heureux et fiers de voir le résultat, et surtout de repérer la leur. C’est comme cela que j’ai envie de travailler, en leur apportant autant qu’ils m’apportent. Selon moi, le handicap psychique est avant tout une manière différente et riche de percevoir le monde. C’est aussi la raison pour laquelle je ne fais pas d’art thérapie. Je n’ai rien à analyser. Je suis juste dans une disponibilité totale. Un jour, à la fin d’une séance, l’un d’eux, Kévin, m’a dit : « Je n’oublierai jamais ce que vous nous avez appris ». Lorsque vous entendez cela, vous avez déjà vous-mêmes tout gagné ».

Pascaline serait ravie d’accueillir les jeunes à nouveau dès le mois de septembre au Musée Maurice Denis et d’aller à la rencontre de tous ceux qu’elle ne connaît pas encore, dans nos autres établissements.

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